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CHRONOLOGIE - GEORGES BRASSENS L'HOMME, SA VIE, SON OEUVRE A TRAVERS LA COLLECTION PATRICE LOZANO

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1921 - 1950



1921 Naissance de Georges - Charles Brassens le 22 octobre, rue de l’hospice à Cette, petit port de la méditerranée. Son père Jean-Louis Brassens, maçon de son métier, avait épousé Elvira Dagrosa, d’origine napolitaine, jeune veuve d’Alphonse Comte en 1919, avec lequel elle avait eu Simone, demi-sœur de Georges, née en 1912.

Brassens

Cette, comme presque tous les ports de la Grande Bleue, de Gène à Perpignan, en passant par Marseille la Grecque, est une ville ouverte sur le monde, riche de tous les croisements, de toutes les cultures, haute en couleurs, et qui offre à ses enfants un terrain propice pour le vagabondage de leur imagination et la diversité de leurs rêves, à travers les odeurs d’épices, les lumières du sud, la mer d’un côté, l’étang de l’autre, et le Mont Saint Clair comme pour découvrir en son sommet, que Cette est pratiquement une île……son île « singulière »
Paul Valéry écrivait :  « Je dois à mon port natal, les sensations premières de mon esprit » Brassens voudra y faire son dernier voyage…

Brassens
1924 Georges à trois ans, sa mère l’inscrit à l’école Saint-Vincent, à deux pas de la maison familiale . Sa sœur fréquente cet établissement religieux, au grand dam de son père anticlérical notoire, mais qui l’accepte pour sa femme…. Libre penseur certes, mais tolérant et généreux. Il devra néanmoins attendre quelques années pour que son rejeton aille à l’école de la république.
Brassens et ses parents

1928 le 20 janvier, la ville change de nom, et par arrêté préfectoral Cette devient Sète

….  «  La petite presque ’ île

Où jadis bien tranquille

Moi je suis né, natif,

Soit dit sans couillonade

Avait le nom d’un ad-

Jectif démonstratif….. » ( Jeanne Martin )

1931 Première « montée » en famille à Paris , pour visiter l’Exposition Coloniale

1933 Il entre en classe de sixième au Collège de Sète, qui deviendra plus tard le Lycée Paul Valéry. Au collège, se forme entre les copains, une amitié indestructible. Citons Emile Miramont, Henri Delpont, Victor Laville, Roger Thérond, Louis Bestiou, Henri Colpi……Ils l’appèlent tous « Jo », orthographié par Brassens « Géo ».

1936 C’est la rencontre capitale avec son jeune professeur de français, qui enseigne aussi la philosophie : Alphonse Bonnafé. Il est ami de Jean-Paul Sartre, a une allure très sportive, et le nez cassé. Il sera surnommé « Le boxeur », sport qu’il a pratiqué durant ses études universitaires.
Bonnafé ouvrira a ses élèves de troisième, les portes de la poésie, celle de Rimbaud, de Valéry, de Mallarmé, et surtout celle de Charles Baudelaire.
Brassens dira plus tard : «  On était des brutes, on s’est mis à aimer les poètes »
Roger Thérond, grand patron de Paris-Match, se souvient quelques décennies plus tard, du choc de la rencontre avec Alphonse Bonnafé .
« …..Après nous avoir interrogé pour juger de nos connaissances, il nous déclare que tout ce que nous avions appris jusque là, n’était que foutaises. Corneille ? n’existe pas ! Racine ? quelques vers ! Avant Baudelaire, il n’y a pratiquement rien, sauf Rutebeuf, Villon, et quelques poètes du moyen-age. A partir de Baudelaire, tout commence… »
La classe entière écoute alors sur un phonographe, « L’invitation au voyage » de Baudelaire, chanté par un ténor de l’opéra, sur une musique de Duparc.

A.Bonnafé sera le premier biographe de Brassens, en 1963.

1937 Deuxième visite dans la capitale, avec sa sœur Simone, Emile Miramont et ses parents, pour découvrir l’Exposition Universelle.


1939 Entrainé par une bande de petits voleurs que dirige Loulou
Bestiou, Georges Brassens se lance dans sa première opération de
vol de bijoux….plus pour épater les filles que pour en faire un commerce juteux.

« …Pour offrir aux filles des fleurs,

Sans vergogne

Nous nous fîmes un peu voleurs,

Un peu voleurs… » ( Les quatre bacheliers)

Brassens

La petite troupe d’amateurs est arrêtée au mois de juin, et le juge de Montpellier réclame de la prison avec sursis pour tout ce beau monde. Brassens écopera de quelques mois avec sursis, son père passera l’éponge très rapidement.

Cet incident, et par voie de conséquence, l’exclusion du collège, seront des facteurs propices et le déclencheur de la décision de quitter cette ville, avec Loulou Bestiou. Brassens gardera longtemps cette blessure et la peine infligée à sa mère, n’oubliera jamais les qualificatifs dont il fut l’objet…racaille, petite pègre étudiante, bourgeois désoeuvré.

1940 Il quitte sa province natale pour Paris en février, et rejoint sa tante Antoinette, au 173 de la rue d’Alésia dans le XIV arrondissement.

« …J’avais dix-huit ans
Tout juste et, quittant
Ma ville natale,
Un beau jour, ô gué !
Je vins débarquer
Dans la capitale… »
( Les ricochets)

Brassens

Pour assurer le quotidien, il fait quelques petits boulots, et se retrouve aux usines Renault.

Il découvre Ray-Ventura et Charles Trénet, écrit en secret des poèmes qu’il publiera à compte d’auteur en 1942. Ce recueil s’appelera : « A la venvole ».
Il commence la lecture de ceux qui vont le nourrir : Verlaine, Lamartine, Hugo, Villon, et passe d’innombrables heures à jouer sur le petit piano droit de sa tante, qui trône au milieu de la pièce principale.

G.Brassens : « …. En arrivant à Paris en 1940, je me suis aperçu que je ne savais pas du tout écrire, que je ne savais rien faire. Je me suis abimé dans la lecture. J’ai passé toutes les années de la guerre, le nez plongé dans les livres. Je suis tombé bien sur sur Villon, qui m’a plu de prime abord. Je suis tombé sur Reynier, sur Marot. Mes goûts ont varié

avec le temps. Par exemple à dix-huit ans, dix neuf ans, je n’avais goût que pour des gens comme Rimbaud, Mallarmé, Baudelaire, et j’avais rejeté

des types que je considérais comme « pompiers » : Victor Hugo, Alfred de Musset.

Loulou Bestiou, le meneur, qui avait remis son voyage avec « Géo », arrive enfin, et se fait lui aussi , embaucher chez Renault. Le site de Billancourt sera bombardé par les allemands, les deux complices n’ont plus de travail et redescendent à Sète pour les vacances d’été. Seul Brassens, et d’une façon définitive remontera à Paris en octobre. Il y restera pratiquement 40 ans .

Il se passionne pour le piano, apprend les chansons de Mireille, découvre et dévore la bibliothèque municipale du XIV eme arrondissement.

1941 - 1942 Brassens a vingt ans. Il a écrit :  « Les couleurs vagues » depuis quelques mois. Emile Miramont arrive de Sète, et lui préface un autre recueil de poèmes intitulé : « Des coups d’épée dans l’eau ». Il va continuer à se donner ce fantastique bagage littéraire, qui lui permettra en deux ou trois ans d’écrire une centaine de chansons et deux à trois cent poèmes. Il entre à la SACEM le 27 janvier comme « Auteur », et y sera admis comme compositeur en 1953.

1943 Il est convoqué debut mars à la mairie de son arrondissement, on lui retire ses papiers, et il se voit remettre un ordre de réquisition plus un bon de transport à destination de Berlin. Le 8, il est embarqué gare de l’est pour Basdorf en Allemagne, comme 100.000 jeunes français, pour ce STO, Service de Travail Obligatoire, qui remplace le volontariat en obligation.

Affecté aux ateliers de mécanique des usines BMW, il aura pour compagnons de chambré , entre autres René Iskin et Pierre Onteniente, et comme voisin de baraquement André Larue.

« Géo »est surnommé « Le poète ». On l’autorise a laisser l’éclairage la nuit pour lui permettre d’écrire, en contre-partie il sera de corvée pour aller chercher dans une batisse voisine, le café.

Brassens
1944 Un an après son arrivée à Basdorf, il bénéficie d’un congé régulier de onze jours, reçoit sa feuille de route, et après quelques péripéties , regagne Paris, un an jour pour jour, ayant pris soin d’emporter avec lui ses manuscrits, parmi lesquels les textes des chansons « Maman-papa » - « Le mauvais sujet repenti » - Pauvre Martin » - « Bonhomme ».
Il passe sa permission chez sa tante, et bien décidé à prendre le maquis, va se réfugier chez Jeanne, le 24 mars.
Personnage incontournable de la vie de Brassens, Jeanne le Boniec, mariée à Marcel Planche, est une amie de sa tante, qui habite à deux pas, au fond d’une impasse : l’impasse Florimont. Elle connaît déjà Georges, lui a envoyé des colis en Allemagne, et entretient avec lui une correspondance.

Brassens restera à l’impasse 22 années durant !

Ce lieu est pour lui, au N°9 à côté d’une grille, un véritable taudis, sans eau, sans électricité, sans gaz, avec un lit-cage, mais une formidable planque, où il trouvera la chaleur d’une seconde famille, entouré d’amour et d’encouragements permanents

…  « Chez jeanne, la Jeanne

Son auberge est ouverte, aux gens sans feu ni lieu

On pourrait l’appeler l’auberge du Bon Dieu…. » ( Jeanne)

 Jeanne
1945 Paul Valery décède, et a droit aux obsèques nationales avant de regagner son cimetière marin.

André Larue, René Iskin et Emile Miramont rejoignent l’impasse Florimont. L’idée de lancer leur journal est toujours d’actualité, ce sera « Le cri des gueux »….Jean Richepin est passé par là ! Mais pas plus de « Cri des gueux » que le « Parti préhistorique » ne verront le jour, faute de finances.

Sur les conseils de Bonnafé, Brassens abandonnera définitivement l’idée de tenter une carrière de poète…


1946 Brassens est introduit par Marcel Lepoil, Marcel Renot, Henri Bouyé et Louis Lecoin au « Libertaire », organe de la Fédération Anarchiste. Il y écrira plusieurs articles entre 1946 et 1947, sous divers pseudonymes. La bande d’anars se complète avec Jacques Grello, Raymond Asso, Armand Robin, et Roger Toussenot, avec lequel Brassens entretiendra une riche correspondance.

Ces chroniques pamphlétaires au « Libertaire », une vingtaine, prendront fin le 8 janvier 1947.

Il finit son roman « La lune écoute aux portes », compose la mélodie de « Il n’y a pas d’amour heureux » d’Aragon, adapte « La prière » de Francis Jammes, découvre Léo Ferré et Boris Vian.

1947 A la sortie du métro Plaisance, il rencontre Joha Heymann, qu’il surnomme vite « Püppchen », celle qui deviendra sa « Déesse », la femme de sa vie, mais sans l’épouser, fidèle à ses principes individualistes.

« …. J’étais dur à cuire…. Elle m’a converti

La fine mouche

Et je suis tombé, tout chaud, tout rôti

Contre sa bouche…. » ( Je me suis fait tout petit)

Joha Heymann

Il écrit « Brave Margot » - « J’ai rendez-vous avec vous » - « La chasse aux papillons » - « La mauvaise réputation » - « La gorille ».

Le personnage de Brassens prend forme. Ses goûts sont affirmés - Son besoin de solitude pour l’écriture et la composition de ses mélodies, n’affectent en rien la venue des copains à l’impasse, où le « Gibraltar » de l’époque est Jeanne . Elle « filtre » les copines plus que les copains, impose des quotas avant que ce ne soit la foire ! Elle achète à Georges sa première guitare, qui sera remplacée par celle du chansonnier Jacques Grello.

1948 Victor Laville regagne Paris et collabore ainsi qu’Henri Colpi ( le réalisateur du film « Heureux qui comme Ulysse ») à plusieurs journaux, avant de rejoindre Paris-Match, pour sa création en avril , et Roger Thérond en sera le grand patron durant 30 ans.

1950 Le 26 novembre, Georges Brassens date et signe son texte « La collision » - 14 couplets ( à l’origine de « Hécatombe »). L’action se déroule à Beaucaire, mais se tiendra in-fine à Brive la Gaillarde.










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